L’alcool serait aussi dangereux que la cigarette. Une nouvelle étude le prouve, une fois encore.
Les pouvoirs publics n’hésitent pas à sanctionner durement les cigarettiers, avec des tarifs en constante augmentation et une importante pression sur le marketing (paquet neutre, notamment). En soi, si cela peut permettre de sauver des vies, pourquoi pas. Mais d’aucuns se questionnent aussi sur l’alcool, qui reste étrangement à l’abri de mesures coercitives et dont la consommation n’est que peu réglementée, hormis en ce qui concerne la prise du volant après son ingestion.
Pourtant, une nouvelle étude britannique publiée par la revue scientifique et médicale The Lancet corrobore l’idée selon laquelle l’alcool serait particulièrement néfaste en termes de diminution de l’espérance de vie. A partir de cinq pintes de bières par semaine, ou de cinq verres de vin, les probabilités de subir un accident cardiaque, de l’insuffisance ou un anévrisme augmentent.
A raison de dix verres par semaine, un buveur régulier âgé de 40 ans perd donc deux années d’espérances de vie. Concrètement, chaque verre au-delà du cinquième fait perdre quinze minutes de vie supplémentaire.
« Cette étude montre clairement que dans l’ensemble, la consommation d’alcool ne présente aucun avantage pour la santé ».
Les statistiques fournies par l’étude s’appuient un très large panel : environ 600 000 buveurs, tous sans antécédents de maladies cardio-vasculaires, et à travers 19 pays différents. La moitié des participants consommait plus de cinq ou six verres par semaine (soit 100 g par semaine), et 8,4% plus de 350 g.
En France, le Ministère de la Santé recommande de ne pas dépasser les deux verres par jour pour une femme, et trois verres pour les hommes. Ce qui est évidemment beaucoup trop, compte tenu des conclusions sans équivoque de cette étude. Les auteurs appellent à une vraie prise de conscience de la part des autorités devant ce problème trop souvent minoré.