Loupé, Ronald !
A trop vouloir tirer sur la ficelle de l’émotion, McDo s’est empêtré dans les tortueux filets d’un bad buzz retentissant. Tout commence avec une publicité mettant en scène un jeune garçon, fouillant dans les affaires de son défunt père, le tout dans une ambiance sombre rappelant presque la caméra de Ken Loach. Lorsqu’il questionne sa mère sur la personnalité de son père, celle-ci lui répond qu’il était grand, brun, et portait des chaussures toujours impeccablement propres. Elle ajoute qu’il jouait très bien au football. Tout le contraire, en somme, de ce pauvre garçon en quête d’identité et de repères.
L’amour du Big Mac, seul point commun entre ce père et son fils…
Prochaine scène, nous sommes dans un restaurant de la chaîne de fast-food américaine. Maman et fiston sont attablés, et quand ce dernier s’apprête à croquer dans son sandwich, sa mère lui fait cette révélation fracassante : « cet hamburger était le préféré de ton père. Il laissait toujours couler un peu de sauce sur son menton en croquant dedans ». Vous le sentez venir : le gamin fait exactement la même chose.
Inutile de crier à la grosse polémique ; mais le choix opéré par McDonald’s est au mieux maladroit, au pire complètement contre-productif, surtout quand on voit les réactions de certaines associations.
« Ce que McDonald’s a fait, c’est exploiter le deuil d’un enfant afin de se connecter avec des jeunes gens et des parents qui vivent une situation similaire, mais sans succès, s’insurge Shelley Gilbert, psychothérapeute. Un enfant sur 29 a perdu l’un de ses parents, un frère ou une sœur avant l’âge de 16 ans. Ce scénario fera écho pour un très grand nombre de familles ».
En dépit du bad buzz, McDonald’s a décidé de conserver, en ligne, la publicité, afin d’éviter le fameux effet Streisand, du nom du phénomène médiatique visant à empêcher la divulgation de rumeurs ou de faits au motif qu’ils nous seraient défavorables, et qui se révèle absolument contre-productif. Ce pourquoi nous pouvons vous proposer de visionner la publicité ci-dessus.