L’amendement a été adopté en commission de l’Assemblée Nationale.
Certains établissements ont déjà pris les devants, mais la réalité est largement autre : le « doggy bag » a bien du mal à se faire une place en France. Dans d’autres pays, comme aux Etats-Unis, il est largement entré dans les us et coutumes, et pas un restaurateur ne propose en fin de repas, s’il reste des éléments dans l’assiette, cette petite boîte pour poursuivre, la dégustation, tranquillement à la maison.
Pour les députés, qui ont voté majoritairement en faveur de cet amendement, il s’agit de répondre à l’objectif fixé en avril 2017 par le Pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire. L’idée est de diviser par deux le gaspillage alimentaire à l’horizon 2025. Ambitieux, même si on estime que les pertes sont jusqu’à cinq fois plus élevées en restauration qu’à domicile, où l’on finit davantage son assiette. L’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH), qui représente entre autres ces restaurateurs, se dit favorable à l’uniformisation de cette pratique, mais regrette qu’elle le soit sous une « obligation supplémentaire« , dans des propos rapportés par le journal Le Monde. De plus, il semblerait que la proportion de Français demandant effectivement un « doggy bag » à l’issue du repas peine à évoluer positivement depuis plusieurs années, malgré le fait que quelques établissements en proposent.
« Un sentiment de honte »
Comment, alors, expliquer que les Français ont plus de mal avec cette pratique qui ne peut-être qu’un bonus pour le client ? Toujours dans Le Monde, la sociologue Anne Lhuissier répond : « En France, on a toujours une alimentation très domestique, on mange très souvent chez soi, plus qu’à l’étranger. Des services de livraison existent depuis quelques années mais il est encore rare de manger chez soi un plat préparé à l’extérieur. Il faut aussi noter que dans les pays où il est très utilisé, comme les Etats-Unis, les portions sont plus conséquentes. Il y a un sentiment de honte, ce qui est assez bizarre, puisque à partir du moment où on a payé son plat, rien n’empêche de repartir avec ».
Une étude récente affirmait que 95% des Français étaient prêts à emporter leurs restes au restaurant. Reste plus qu’à dépasser la gêne occasionnée !