Une vraie révolution, si toutefois les délais sont tenus.
Aujourd’hui, les consommateurs que nous sommes avons le choix entre quatre types d’œufs : biologiques, issues de poules élevées en plein air, en cage, ou en batterie. Ils sont respectivement codés de la façon suivante : 0, 1, 2 ou 3. Un chiffre visible sur le tampon (généralement) rouge, présent sur la coquille. Grosso modo, un œuf développé de façon responsable et respectueuse de l’animal sera donc codé 0 (biologique) ou, dans une moindre mesure, 1 (plein air). Ses qualités nutritionnelle comme gustative seront aussi forcément meilleures.
Les deux autres cas de figure concernent donc des œufs issus d’un élevage où les poules sont entassées dans des petites cages/volières (code 2) ou, pire dans d’immenses hangars (on parle là de « batterie », c’est le code 3). Vous avez forcément l’image de ces derniers en tête, et ce n’est absolument pas réjouissant. En batterie, les poules ne voient même pas la lumière du jour et sont 16 par mètre carré.
Mais il y a des nuances importantes : dans les œufs plein air, par exemple, le terrain peut être nu et pas recouvert de végétation comme c’est le cas pour les œufs bio. De plus, les poules élevées en plein air sont rentrées la nuit dans des hangars semblables à celles évoluant en cage. Ainsi, l’assurance d’avoir un œuf issu d’un animal qui a pu grandir librement reste de choisir la mention « biologique » accompagnée du code « 0 » sur l’œuf. Mieux, un œuf « Label Rouge » est le résultat d’une poule ayant eu jusqu’à 5m² pour gambader librement la journée dans un parcours de végétation (contre 4m² pour les œufs biologiques).
Il est essentiel de bien comprendre le fonctionnement de la production des œufs en France pour mesurer toute l’importance de la mesure promise par Emmanuel Macron. Aujourd’hui, 68% de la production tricolore dépend du code « 3 », donc en batterie. Pour tenir cette promesse, il faudra donc bouleverser grandement les méthodes de production afin de basculer vers du « 0 » ou du « 1 ».
Et donc se mettre au travail dès à présent, sous peine de devoir importer des œufs pour répondre à la demande. Une demande qui ne tarit pas, comme le prouve l’infographie ci-dessus.